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UNE VOIX QUI RELIE LES MONDES
La performance de la soprano Frances Suurd à Paris
unit les cultures et les générations avec l'orgue, l'oud,
et une voix d'une grâce époustouflante.
Sous les voûtes de l’église Saint-Séverin à Paris, la soprano Frances Suurd a chanté avec une voix qui semblait jaillir des pierres elles-mêmes. Accompagnée de l’orgue et de l’oud — des instruments rarement réunis — son chant a créé un pont entre les continents, les époques et les traditions. Le résultat était à la fois ancien et d’une fraîcheur saisissante, témoignant du talent d’une artiste qui navigue avec aisance entre une maîtrise technique et une vérité émotionnelle profonde.
Le parcours de Frances est tout sauf conventionnel. Née à Halifax, élevée en Afrique du Sud, formée à travers l’Europe et les États-Unis, et aujourd’hui basée à Dubaï, elle porte en sa voix une mosaïque d’influences culturelles. Chaque ville, chaque scène, chaque mentor a laissé son empreinte : l’élégance de la musique classique européenne, la vitalité rythmique de l’Afrique du Sud, le raffinement technique des États-Unis et les couleurs musicales vibrantes et séculaires du Moyen-Orient. Ensemble, ces fils tissent une soprano dont la voix est à la fois universelle et profondément personnelle.
Son chemin a également été marqué par des épreuves. Un grave problème de santé l’a forcée à quitter la scène, la laissant temporairement incapable de chanter. Pourtant, dans ce silence, Frances a découvert la résilience, la patience et une profonde gratitude pour son don. Elle est revenue non seulement avec une voix restaurée, mais avec une compréhension renouvelée de la musique comme un pont — entre soi et le public, entre les cultures, et entre le sacré et l’humain.
À Saint-Séverin, chaque note chantée par Frances portait cette philosophie. Des moments comme le duo Panis Angelicus, interprété au centre de l’église, et le solo d’orgue de Carlo Massimo sont devenus plus que de la musique — des expériences partagées, où l’espace, le public et les artistes se fondaient en un tout. Ses collaborations avec Fatima Al Hashmi, Marjan Ravandi et Carlo Massimo ont apporté une brillance unique à chaque performance, nous rappelant que l’art véritable est souvent collectif, bâti sur la confiance et l’imagination.
Qu’elle interprète Mozart, Rossini, Menotti ou Bach, Frances équilibre précision et émotion, intellect et intuition. Elle aborde chaque phrase avec intention, chaque personnage avec honnêteté, et chaque performance avec un sens du but qui transforme l’acte de chanter en une expérience de connexion et de transcendance.
Au-delà de la scène, elle enseigne, guide et inspire — partageant son histoire de résilience et sa philosophie de la musique comme langage universel. Sa vision est aussi vaste que sa tessiture : continuer à explorer des rôles d’opéra, interpréter des œuvres monumentales comme le Requiem de Verdi, et créer des concerts qui célèbrent à la fois l’intimité et l’humanité partagée.
Nos plus profonds remerciements à Frances Suurd pour avoir ouvert son cœur et sa voix à nous. Son art nous rappelle que la musique n’est pas seulement une expression de la beauté, mais une force qui unit, guérit et élève — véritablement, une voix qui relie les mondes.
— SUNA MOYA
Montage des clips vidéo par QCEG
FRANCES SUURD
UNE VOIX QUI RELIE LES MONDES
La performance de la soprano Frances Suurd à Paris unit les cultures et les générations avec l'orgue, l'oud et une voix d'une grâce époustouflante.
Suna Moya : Dans l’église Saint-Séverin, votre voix était accompagnée de l’oud et de l’orgue — deux instruments rarement réunis dans des cadres d’opéra traditionnels. Pouvez-vous décrire ce que vous avez ressenti en vivant cette fusion inhabituelle sur scène, et comment cela a influencé votre performance ?
Frances Suurd : L’orgue, présence familière dans les espaces sacrés, a apporté une fondation majestueuse à la soirée — et dans le jeu de Carlo, chaque note semblait respirer avec intention. L’oud, en revanche, était un partenaire nouveau et captivant. Son timbre chaleureux et terrien, ainsi que la précision délicate avec laquelle Marjan joue, ont créé quelque chose de véritablement exquis. Ensemble, l’oud et l’orgue ont formé une union inattendue mais harmonieuse, une rencontre entre les traditions occidentales et moyen-orientales qui semblait à la fois ancienne et nouvelle. En tant qu’interprète, il était facile de chanter avec ces deux instruments grâce au magnifique mélange qu’ils créaient.
Suna Moya : Quels moments de la performance vous ont semblé les plus vivants — était-ce un aria particulier, un échange musical, ou l’énergie du public ? Pouvez-vous partager ce qui a rendu ces moments si significatifs ?
Frances Suurd : Les moments les plus significatifs du concert ont été le duo Panis Angelicus et le deuxième solo d’orgue de Carlo. La vision de Ferrouze Gadery — unir deux continents en mettant en scène le duo au centre de l’église, avec Fatima et moi marchant l’une vers l’autre, et Carlo chantant tout en jouant de l’orgue — était tout simplement brillante. Cela a ajouté un élément visuel frappant et une profondeur émotionnelle profonde. Dans ces moments, l’espace, le public et la musique se sont fondus en une expérience partagée unique qui restera toujours spéciale dans ma mémoire.
Suna Moya : Chanter dans un lieu sacré et historique comme Saint-Séverin doit présenter des défis et des inspirations uniques. Comment l’espace lui-même façonne-t-il votre chant et votre interprétation ?
Frances Suurd : La beauté de Saint-Séverin est indéniable — la lumière dansante à travers les vitraux, les poutres complexes racontant l’histoire de son passé. Mais au-delà de son architecture, l’église est un lieu de culte. Cette vérité a tout façonné pour moi. Mon objectif n’était pas de performer pour le plaisir de la performance, mais d’offrir ma voix en louange et d’inviter les autres à se joindre à cet acte de culte. Chanter avec une honnêteté totale a permis à la musique de servir de pont entre l’espace sacré, le public et le divin.
Suna Moya : Qu’est-ce qui vous a attirée à collaborer avec Fatima Al Hashmi, Marjan Ravandi et Carlo Massimo pour ce concert, et comment chaque artiste a-t-il contribué à l’expérience globale ?
Frances Suurd : Ferrouze Gadery nous a réunis. Chaque artiste a apporté une brillance distincte : la voix extraordinaire de Fatima, la maîtrise de l’oud de Marjan et l’art remarquable de Carlo à l’orgue, surtout à un si jeune âge. La collaboration était une joie — la performance est devenue plus grande que la somme de ses parties, chaque contribution étant célébrée et mise en valeur.
Suna Moya : Vous avez performé à travers l’Europe, les États-Unis et le Moyen-Orient. Comment ces paysages culturels divers ont-ils façonné votre identité musicale ?
Frances Suurd : Chaque lieu a laissé son empreinte. L’Europe m’a immergée dans l’élégance classique occidentale ; l’Afrique du Sud m’a offert le rythme et la création musicale communautaire ; les États-Unis ont affiné ma technique et ma gamme expressive ; et le Moyen-Orient m’inspire avec des couleurs vibrantes, des ornementations et des siècles de tradition. Avec le temps, ces influences se sont entrelacées dans mon art, créant une identité musicale qui ressemble à une tapisserie de toutes les personnes et lieux que j’ai rencontrés.
Suna Moya : Votre parcours n’a pas été sans défis, y compris une période d’éloignement de la scène pour des raisons de santé. Comment cette période a-t-elle affecté votre relation avec votre voix et avec vous-même ?
Frances Suurd : La vie présente des défis à chacun. Les traitements par radiothérapie et stéroïdes pour une tumeur cérébrale m’ont laissée incapable de chanter. J’ai dû réapprendre lentement, souvent de manière frustrante, mais avec intention. J’ai appris à être bienveillante envers ma voix, comprenant qu’elle ne pouvait performer que ce qu’elle était prête à faire. Cette période m’a enseigné la gratitude, la résilience et que je suis plus que ma voix — déterminée et profondément amoureuse de la musique.
Suna Moya : Pouvez-vous vous souvenir d’une performance qui vous a le plus poussée en tant qu’artiste et pourquoi ?
Frances Suurd : En 2018, interpréter la Passion selon saint Jean de Bach avec Umculo Opera à Soweto a été transformateur. L’œuvre était mise en scène, pas seulement interprétée, avec des chœurs locaux et une chorégraphie immersive. Les moments bruts et humains — comme représenter la souffrance de Jésus avec de la peinture rouge — m’ont rappelé le pouvoir de la musique et du théâtre pour rendre l’histoire et la foi saisissantes de vie.
Suna Moya : Comment adaptez-vous votre art à différents espaces de performance, des grandes maisons d’opéra aux scènes de festivals intimes ?
Frances Suurd : La technique reste constante — souffle sain, engagement corporel total, ton clair — mais l’art varie. Dans une grande salle, je m’appuie sur la résonance et l’ampleur. Dans un espace intime, je me connecte personnellement, utilisant des phrasés plus subtils pour que la performance semble se déployer uniquement pour le public devant moi.
Suna Moya : Lorsque vous préparez un rôle ou un récital, commencez-vous par la précision technique ou par l’émotion ?
Frances Suurd : Toujours par la technique. Elle fournit la base qui permet à l’émotion authentique de s’exprimer. Une fois la hauteur, le rythme et le phrasé assurés, j’explore le récit émotionnel — le point culminant, l’accent, le voyage de chaque phrase.
Suna Moya : Étant basée à Dubaï, comment le paysage culturel vibrant de la ville influence-t-il votre travail ?
Frances Suurd : Dubaï est diversifiée d’une manière qui inspire sans fin. La musique de chaque coin du globe est présente en une seule journée. Cette richesse interculturelle ouvre mes oreilles à de nouvelles gammes, rythmes et traditions, me rappelant que la musique est un langage universel capable de connecter les cœurs au-delà des frontières.
Suna Moya : Quels compositeurs correspondent le mieux à votre voix, et lesquels vous défient de manière enrichissante ?
Frances Suurd : J’aspire à des rôles comme Gilda, Liu et Mimi, chacun défini par l’amour et la vulnérabilité. Je rêve d’interpréter le Requiem de Verdi, une œuvre qui combine une brillance musicale monumentale avec une profondeur spirituelle. En fin de compte, la musique est une question de partage d’expériences, de connexion et de joie.
Suna Moya : Pour les jeunes chanteurs qui vous admirent, quel conseil donneriez-vous concernant la résilience et l’art ?
Frances Suurd : Ne vous comparez pas aux autres. Chaque chemin est unique. Croyez en vous et entourez-vous de personnes qui vous soutiendront dans les défis et célébreront vos succès. Ce sont les voix qui comptent vraiment.
Suna Moya : Pour les jeunes chanteurs qui vous admirent, quel conseil donneriez-vous concernant la résilience et l’art ?
Frances Suurd : Ne vous comparez pas aux autres. Chaque chemin est unique. Croyez en vous et entourez-vous de personnes qui vous soutiendront dans les défis et célébreront vos succès. Ce sont les voix qui comptent vraiment.