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Paris retenait son souffle lorsque Keiko Börjeson, la prodigieuse pianiste japonaise de jazz, monta pour la première fois sur une scène française le 13 juin 2025. Sa première apparition se déroula au légendaire Bistrot Saint-Germain — un lieu depuis longtemps reconnu comme un carrefour d’art, de culture et d’élégance intemporelle. (Bistro Saint-Germain Paris bistrosaintgermain ) Ce n’était pas un simple concert ; c’était l’ouverture d’un nouveau chapitre de son histoire, et Paris savait qu’elle assistait à un moment historique.
Börjeson n’est pas une pianiste ordinaire. Célébrée sur plusieurs continents pour son audace et son talent d’improvisation, elle transforme le piano en une voix vivante — fluide, intrépide et infiniment expressive. Sa musique porte l’élégance du jazz, le feu du bebop et l’intimité d’une âme qui improvise avec la vie elle-même. Cette originalité rare l’a menée des scènes de festivals du monde entier jusqu’à une performance à la Maison-Blanche.
Son parcours débuta à Tokyo, où elle se produisait dès l’âge de trois ans et apparaissait à la télévision à cinq ans. Après avoir obtenu son diplôme de la Toho Musical Academy, elle perfectionna son art en Italie puis à la Harry Field Music School aux États-Unis, se plongeant dans le piano jazz et le chant. Aujourd’hui, sa carrière s’étend sur plus de trente pays — de la Suède à l’Allemagne, de la Chine à l’Égypte — et elle a reçu de nombreuses distinctions, dont le Jazz Audio Prize, le Jazz Critics Award et la prestigieuse Médaille de l’Étoile du Nord décernée par l’Académie Royale de Suède.
Mais l’héritage de Börjeson ne repose pas uniquement sur la reconnaissance. Profondément engagée dans l’éducation, elle a fondé le Keiko Piano Festival for Children à Hô Chi Minh-Ville, où elle inspire les jeunes musiciens à créer sans peur. Pour elle, l’improvisation n’est pas seulement une technique, mais une philosophie. « Toute la vie est improvisation. Il n’y a pas de répétition », confie-t-elle — une devise qui définit à la fois sa musique et son être.
Sa tournée en France 2025 a débuté par deux performances envoûtantes à Paris, marquant une arrivée attendue et puissante sur la scène culturelle du pays.
Börjeson revint à Paris pour une soirée intime au Kawai Showroom le 19 juin 2025. (KAWAI Paris Showroom kawaipianosfr ) À chaque note, elle captivait le public, tissant une tapisserie de rythme, d’élégance et d’émotion. Le cadre — entouré d’instruments qui sont eux-mêmes des œuvres d’art — amplifia l’expérience, transformant le concert en un battement de cœur partagé entre l’artiste et son auditoire.
Sa relation avec Kawai est profonde. En tant que l’un des plus grands fabricants d’instruments du Japon, Kawai est depuis longtemps un partenaire de confiance dans son parcours artistique. L’accueillir dans son showroom parisien fut à la fois une célébration et un retour aux sources. La soirée, organisée en collaboration avec Tout en Mesure, fut bien plus qu’une performance — une véritable communion entre passion, maîtrise et beauté intemporelle de la musique.
Alors que sa tournée internationale se poursuit à travers les frontières, Börjeson quitte Paris non seulement sous les applaudissements, mais également sous l’admiration — celle d’une artiste ayant offert à la ville son âme, et qui, en retour, a trouvé sa place dans son histoire culturelle.
Durant cette tournée internationale riche et mouvementée, QCEG a eu le privilège de s’entretenir avec cette artiste d’exception.
— SUNA MOYA
Filmé et monté par Nahoko Spies nahokospiess & Alcide Tourville
Produit par Naomi Martin Hatekeyama
Assisté par Tomomi Higashiuchi tomomi_paris_
KEIKO BÖRJESON: THE JAZZ OF LIFE
Keiko Börjeson, the Japanese jazz virtuoso, shares her soulful journey of improvisation, creativity, and life through the rhythm of jazz.
QCEG : Qu'avez-vous ressenti en vous produisant pour la première fois à Paris, et quelles émotions la ville et son public ont-ils suscitées en vous ?
Keiko Börjeson : À Paris, le public connaît déjà les bases — classique, rock, blues, pop —, ce qui me permet de mélanger librement les styles et de redécouvrir ma voie originale. Cette liberté m'inspire à expérimenter et à créer dans l'instant présent.
QCEG : Votre musique allie technique classique et improvisation jazz. Comment trouvez-vous l'équilibre entre structure et spontanéité ?
Keiko Börjeson : J'ai mis beaucoup de temps à apprendre le jazz. Beaucoup de pianistes américains commencent à l'église ou par la pratique, mais au Japon, nous commençons par une formation classique avant de nous adapter au jazz ou à la pop. Ce n'est pas facile : il faut changer les accords, l'approche, le swing et le feeling. Beaucoup se contentent d'imiter des morceaux classiques, sans les comprendre vraiment. Je compose mes propres morceaux, en ajoutant une sensibilité japonaise distincte à mon son.
QCEG : L'improvisation est au cœur de votre travail. Comment savez-vous quand une note ou une phrase correspond exactement à ce dont la musique a besoin ?
Keiko Börjeson : Les paroles, l'harmonie et le piano s'assemblent naturellement. Parfois, les musiciens qui m'accompagnent ne connaissent pas la mélodie, c'est pourquoi je préfère souvent jouer en solo. C'est difficile, mais libérateur : jouer en solo me permet de suivre la musique où elle veut m'emmener.
QCEG : Vos albums À la Ebisu et Not Alone ont été très bien accueillis. Comment décidez-vous des émotions à exprimer dans un enregistrement ?
Keiko Börjeson : L'enregistrement a toujours été un défi : vendre des CD à la main, trouver des marchés... Mais je vis et j'aime la musique pour la joie et pour l'âme. Le jazz est comme le zen : un instant, une joie. La musique vient de l'âme. Pour jouer, il faut savoir vivre et aimer.
QCEG: How important is your connection with the audience during a concert?
Keiko Börjeson: The audience and I are joined by a bridge of music. Whether they are children, students, young or old — I never change who I am. I share myself through my music.
QCEG : Comment les différentes cultures influencent-elles votre interprétation du jazz ?
Keiko Börjeson : Chaque pays a sa propre culture, et cette diversité m'apporte joie et inspiration. Retrouver de vieux amis après de nombreuses années fait partie de ma vie jazzistique. Ma vie et ma musique ne font qu'un.
QCEG : En quoi le fait d'enseigner à de jeunes musiciens inspire-t-il votre propre art ?
Keiko Börjeson : Au Keiko Piano Festival for Children à Hô Chi Minh-Ville, je rencontre de nombreux jeunes pianistes, je les écoute jouer et je réponds à leurs questions. Leur curiosité m'inspire autant que j'espère que ma musique les inspire.
QCEG : À l'avenir, quelles directions avez-vous le plus envie d'explorer ?
Keiko Börjeson :Je ne planifie pas mes projets. Je veux continuer à vivre avec mon âme et ma musique. Le monde est peut-être difficile, mais à travers la musique, je peux dire : « Partagez et aimez-vous les uns les autres. »
QCEG : Après vos débuts à Paris, que souhaitez-vous que votre public retienne ?
Keiko Börjeson : Le jazz est un moment de joie. Chaque moment de joie ouvre une nouvelle voie — c'est ce que j'espère qu'ils retiendront.