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DR RONALD PERLWITZ

COMPOSER LA SYMPHONIE CULTURELLE D’ABOU DABI

Le Dr Ronald Perlwitz allie tradition et innovation pour façonner l’ascension d’Abou Dabi en capitale mondiale de la musique.

Portrait du Dr Ronald Perlwitz
Dr Ronald Perlwitz

Responsable du Programme Musical
Department of Culture and Tourism – Abu Dhabi


rperlwitz



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Des amphithéâtres de la Sorbonne aux scènes d’Abou Dabi, le Dr Ronald Perlwitz a construit sa vie autour d’une conviction profonde : la musique est un dialogue. Aujourd’hui, en tant que Responsable du Programme Musical au Department of Culture and Tourism – Abu Dhabi, il est le maître d’œuvre orchestrant la transformation de l’émirat en Ville UNESCO de la Musique.

Son parcours est aussi audacieux que sa vision. Depuis son arrivée aux Émirats, le Dr Perlwitz a lancé des initiatives majeures telles que Abu Dhabi Classics, Umsiyat, et la revitalisation du patrimoine musical arabe grâce à Bait Al Oud. Sous sa direction, Beethoven rencontre l’oud ; les grandes symphonies mondiales partagent la scène avec les voix émiriennes ; et les jeunes musiciens sont guidés par les maîtres les plus renommés.

Pour le Dr Perlwitz, l’objectif est clair : préserver l’héritage, célébrer la diversité et faire naître quelque chose de nouveau — un son émirien distinctif, prêt à rayonner sur la scène internationale. Passionné et visionnaire, il ne se contente pas de programmer des concerts : il façonne une identité culturelle. Entre ses mains, la musique devient le cœur battant d’Abou Dabi : enracinée dans la tradition, animée par l’ambition et résonnant avec la promesse de demain.

— SUNA MOYA

DR RONALD PERLWITZ : COMPOSER LA SYMPHONIE CULTURELLE D’ABOU DABI
Le Dr Ronald Perlwitz allie tradition et innovation pour façonner l’ascension d’Abou Dabi en capitale mondiale de la musique.




Entretien avec le Dr Ronald Perlwitz

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QCEG : Vous êtes passé de la Sorbonne, à Paris, à Abou Dabi. Qu’est-ce qui vous a inspiré à entreprendre cette mission culturelle ?

Dr Ronald Perlwitz : En quittant Paris, je ne quittais pas une ville — je rejoignais une vision. Abou Dabi offrait quelque chose de rare : la possibilité de bâtir des ponts entre héritage et innovation, d’accompagner une société à la fois profondément enracinée et résolument tournée vers l’avenir. Contribuer à façonner une identité culturelle en dialogue avec le monde était un appel irrésistible.

QCEG : En quoi Abou Dabi a-t-elle remis en question ou transformé votre propre compréhension de la musique ?

Dr Ronald Perlwitz : Ici, la musique n’est pas seulement un art — c’est une mémoire, une identité, une hospitalité. À Abou Dabi, j’ai compris plus profondément que la musique n’est pas affaire d’universalité mais de résonance. Elle m’a appris à écouter autrement — à entendre le silence, la tradition, et les nuances non dites de la culture.

QCEG : Vous voyez-vous comme un architecte culturel, un curateur ou un compositeur d’identités ?

Dr Ronald Perlwitz : Peut-être un peu de tout, mais avant tout un écouteur. Architecturer, curer, composer — toutes ces actions commencent par l’écoute, par l’humilité devant les voix des autres. Mon rôle n’est pas d’imposer, mais d’harmoniser — de créer des espaces où les identités peuvent dialoguer et s’épanouir.

QCEG : Abou Dabi est aujourd’hui une Ville UNESCO de la Musique. Que représente cette reconnaissance pour l’avenir de l’émirat ?

Dr Ronald Perlwitz : C’est un sceau, mais aussi une responsabilité. Cela signifie qu’Abou Dabi entre dans le dialogue mondial non seulement comme hôte de grandes musiques, mais comme contributeur à la carte culturelle du monde. Cela nous engage à nourrir les talents locaux et à présenter l’émirat comme un phare d’échange interculturel.

QCEG : Vous évoquez souvent la création de dialogues entre les cultures. Que signifie cela sur la scène d’Abou Dabi ?

Dr Ronald Perlwitz : Cela signifie que chaque performance devient un lieu de rencontre. Lorsqu’une symphonie de Beethoven résonne dans la même ville qu’un récital traditionnel d’oud, lorsque les rythmes émirois conversent avec les orchestres européens — voilà le dialogue. Il ne s’agit pas de fusion, mais de coexistence, de laisser les contrastes créer la beauté.

QCEG : Comment équilibrez-vous l’accueil des plus grands orchestres du monde avec le développement d’un son émirien distinctif ?

Dr Ronald Perlwitz : L’équilibre vient de l’intention. Nous invitons les orchestres majeurs non pour éclipser, mais pour inspirer — pour élever les standards et les ambitions. En parallèle, nous nourrissons le son émirien comme une voix qui doit grandir selon ses propres termes. L’un est le miroir ; l’autre, le battement de cœur.

QCEG : Bait Al Oud est devenu un symbole du patrimoine. Quel rôle voyez-vous pour lui à l’avenir ?

Dr Ronald Perlwitz : Bait Al Oud est plus qu’une institution — c’est une école de mémoire. Son rôle est de protéger et d’enseigner, mais aussi d’évoluer. La tradition n’est pas une pièce de musée ; c’est une pratique vivante. L’oud, le qanun, la voix — ils doivent parler aux nouvelles générations dans leur propre langage.

QCEG : Vous évoquez l’émergence possible d’une nouvelle forme musicale émirienne. Qu’est-ce qui pourrait définir ce son ?

Dr Ronald Perlwitz : Il sera défini par son authenticité, non par l’imitation. Peut-être s’inspirera-t-il de la poésie nabatie, des rythmes du désert, de l’esprit des chants de plongeurs de perles — et pourtant il parlera dans des harmonies contemporaines. Il sera à la fois émirien et universel : enraciné, mais ouvert au monde.

QCEG : Qu’est-ce qui vous enthousiasme le plus chez la jeune génération de musiciens à Abou Dabi ?

Dr Ronald Perlwitz : Leur curiosité. Ils n’ont pas peur de franchir les frontières — ils passent de l’oud à la guitare électrique, des chants traditionnels au jazz. Cette liberté d’explorer, combinée à un fort sens de la fierté culturelle, me donne l’espoir que le prochain grand chapitre est déjà en train de s’écrire.

QCEG : À l’ère du streaming digital, pourquoi la performance live reste-t-elle irremplaçable ?

Dr Ronald Perlwitz : Parce que la performance live est une présence. Un enregistrement peut vous donner le son, mais pas le souffle — ni le silence avant la note, ni la communion entre le public et l’artiste. La musique n’est pas seulement ce que l’on entend ; c’est ce que l’on ressent dans le moment partagé de la création.

QCEG : Si vous deviez décrire la scène musicale d’Abou Dabi comme une symphonie, à quel mouvement en serions-nous ?

Dr Ronald Perlwitz : Nous sommes dans l’allegro con brio — le premier mouvement, plein d’énergie, de découverte et de thèmes audacieux. Les motifs émergent, l’orchestre s’accorde, et la symphonie commence tout juste à dévoiler sa forme.

QCEG : En regardant vers l’avenir, quel est votre rêve pour la scène musicale d’Abou Dabi et pour la prochaine génération de musiciens ?

Dr Ronald Perlwitz : Mon rêve est qu’Abou Dabi devienne non seulement une scène, mais une source — un lieu où le monde vient écouter, non seulement se produire. Une ville où les musiciens émiriens apportent une nouvelle voix à la musique mondiale, et où les jeunes trouvent dans la musique non seulement une vocation mais une manière d’être — un moyen de se connecter et de façonner l’âme de leur société.




« Dans le monde du Dr Ronald Perlwitz, la musique n’est pas simplement interprétée — elle est vécue, partagée, et transformée. Sous sa direction, le rythme d’Abou Dabi gagne en assurance, faisant écho au pouls de son passé comme à la promesse de son avenir. Alors que la ville compose sa propre symphonie d’identité, une chose est certaine : la musique ne fait que commencer. »


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