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« ÉPOUSSETÉ » DE VAUTRAIT
LA POÉTIQUE DU TEMPS — PRINTEMPS/ÉTÉ 2026
“La collection Printemps/Été 2026
« Épousseté » de Vautrait dévoile
un minimalisme poétique — où
le temps, la texture et la mémoire
s’entrelacent dans une élégance artisanale et silencieuse.”
Dans le calme de la Paris Fashion Week — cet espace liminal où l’héritage frôle l’invention — Yonathan Carmel, fondateur de Vautrait, n’a pas offert l’éclat aveuglant du spectacle, mais un murmure. En cette douce soirée de septembre dans le Marais, sous l’or pâli d’un soleil déclinant et le silence des voûtes anciennes, Vautrait a dévoilé « Épousseté » — une collection semblant avoir été déterrée plutôt que conçue, comme si chaque vêtement avait été doucement extrait de la mémoire elle-même.
Ici, le temps n’était ni passé ni présent ; il restait suspendu — tendrement plié entre des soies, des cuirs et des fils qui avaient déjà connu d’autres vies. Carmel, créateur israélien ayant fondé Vautrait en 2021, transforma son atelier parisien en un sanctuaire du souvenir. Les vestes murmuraient les secrets des anciennes guildes de tailleurs, les jupes évoquaient les fantômes des bals, et les boutons portaient la lueur tranquille des trouvailles de marché aux puces.
« Je voulais faire quelque chose qui ne soit pas contemporain — pas trop d’aujourd’hui », confia Carmel après le défilé, ses mots porteurs de la même quiétude que son œuvre. « Quand quelque chose appartient trop au présent, il s’efface. Je préfère ce qui demeure. »
Cette philosophie imprégnait chaque pièce de la collection. Le manifeste — un fragment de prose manuscrit — parlait des vêtements comme de « constellations de fragments », de cravates en soie réinventées en blouses drapées, et de manches qui « se souvenaient de la chaleur d’autres bras ». L’atmosphère était presque dévotionnelle.
Le savoir-faire de Carmel, perfectionné cette saison dans les ateliers italiens, relevait autant du rituel que de la technique. La robe en soie ivoire asymétrique, nouée à une épaule et tombant en courbes fluides, évoquait le fantôme d’une grâce de bal — ni costume ni souvenir, mais quelque chose d’infiniment entre les deux. Un manteau en cuir brun, structuré mais assoupli, flottait sur une combinaison en dentelle fendue, alliant retenue et rébellion. La veste en brocart doré — aux épaules nettes adoucies par un détail côtelé — portait l’aura d’un power dressing défait et réinventé dans une discrète opulence.
Chaque matière racontait une histoire : soie upcyclée au lustre adouci, organza froissé tel un brouillard matinal, coton écru patiné et boutons polis par le temps. Aucun logo, aucune déclaration criarde — seulement la trace de la main, le souffle de l’humain.
Sous les doigts de Carmel, la mode devient archéologie — non pas excavation des tendances, mais de la tendresse. Ce qui fut autrefois rejeté renaît, non comme une réédition, mais comme une résurrection. « Cela n’appartient pas au présent, » insiste-t-il, « et pourtant cela advient maintenant — je le crée maintenant. »
Ce paradoxe définit la collection Printemps/Été 2026 de Vautrait : une méditation sur la patience, la matérialité et la présence. Chaque vêtement invite celui ou celle qui le porte à habiter la lenteur, à écouter ce que le tissu se rappelle. À une époque obsédée par l’instantané, le monde de Carmel est résolument silencieux — une couture de contemplation.
Lorsque la dernière mannequin s’immobilisa sous les lumières mourantes, la salle retint son souffle. Aucun applaudissement d’abord — seulement le silence, cette monnaie rare de la mode. Puis, doucement, il vint : le son de la reconnaissance, non pas du spectacle, mais de quelque chose retrouvé.
« Épousseté » de Vautrait nous rappelle que la beauté n’a pas besoin de crier pour être entendue. Parfois, elle attend simplement — repliée doucement dans le grenier du temps, murmurant à travers la soie.
— MEEKAR
VAUTRAIT
“La collection Printemps/Été 2026
« Épousseté » de Vautrait dévoile
un minimalisme poétique — où
le temps, la texture et la mémoire
s’entrelacent dans une élégance artisanale et silencieuse.”